Nouveaux Justes à St-Ouen en Belin et à Mirabel et Blacons
Simone et Léon Lefèbvre en 1942 (Photo Le Maine Libre, 23 juin 2009 / DR).
Ce dimanche 28 juin vient d’aboutir le dossier 11371 constitué par Yad Vashem en vue de la reconnaissance
comme Justes parmi les Nations
de Léon et de Simone Lefèbvre,
un couple de fermiers de Saint Ouen en Belin :
– « Israël Wolf et Léa Lindwasser sont venus de Pologne en 1930. Avant son immigration en France, le couple a déjà un enfant, Maurice, né en 1929.
A Malakoff, le couple ouvre un commerce de confection pour dames.
5 autres frères et soeur vont ensuite naître :
– Joseph, en 1933,
– Esther en 1935,
– Benjamin en 1936,
-Georges en 38 et
– Robert en 1940.
Israël, le père, est déporté de Pithiviers le 17 juillet 42, par le convoi n° 6.
Léa doit faire face à cette perte sans commune mesure. Elle sera employée de maison puis mécanicienne en fourrure.
Quant aux enfants, ils sont confiés au Père Devaux, qui les reçoit à Notre-Dame de Sion. Puis ils sont dispersés et cachés dans la Sarthe sous le nom de « Levasseur » :
– Joseph, Robert et Maurice sont cachés à Fay Saint Ouen en Belin, chez M. et Mme Lefèbvre, des fermiers ;
– Esther et Georges ne sont pas abrités bien loin puisqu’ils se retrouvent dans une ferme à près d’un km seulement des trois autres frères.
Tous les cinq sont réunis parfois le dimanche pour des retrouvailles qui leur font chaud au cœur.
Ils connaîtront une vraie vie de famille jusqu’à la libération. La fausse identité d’enfants « Levasseur » servit aussi à éviter qu’ils ne soient privés de scolarité…
Les deux familles Lindwasser et Lefèbvre sont restées en contact après la guerre. »
De g. à dr. : Lewi Peleg, Représentant l’Ambassade d’Israël; Olicier Pannier, Maire de St-Ouen; Joseph Lindwasser, l’un des enfants cachés; André et Michel Lefèbvre, fils des Justes parmi les Nations.
Au cours de la cérémonie de remise de Diplômes et de Médailles de Justes parmi les Nations, la déléguée du Comité Français pour Yad Vashem, Nicole Caminade, a dans un discours sobre et précis, complété la synthèse du dossier retranscrit ci-avant.
Nicole Caminade :
– « Nous sommes réunis ici ce matin pour honorer le courage de ce couple de fermiers, Léon et Mireille Lefèbvre, qui résidaient dans cette commune durant l’Occupation nazie et qui n’hésitèrent pas à accueillir chez eux, cacher et sauver trois petits garçons juifs, Maurice, Robert & Joseph Lindwasser (…).
Fuyant une crise économique sévère et un antisémitisme virulent, Israël et Léa, sa jeune épouse, étaient arrivés à Paris en 1930. A Malakoff, dans la proche banlieue parisienne, Israël s’occupait d’un commerce de confection pour dames, alors que Léa s’occupait d’élever leurs six enfants : cinq garçons et une fille.
Après la déportation de son mari, la maman a pu se cacher chez une voisine et a cherché par tous les moyens à mettre ses enfants à l’abri ; c’est ainsi qu’elle conduit Joseph chez sa patronne, Avenue Bosquet, où elle est employée de maison et qu’elle est mise en contact avec le réseau de sauvetage mis en place par le Père Devaux, de Notre-Dame de Sion, qui conduit et répartit les enfants dans la Sarthe.
Si un certain nombre d’enfants furent ainsi sauvés, certains – comme 23 petits à Tuffé – furent raflés…. »
Mirabel et Blacons (DR).
Le 26 juin, la mémoire d’Elie et de Marie-Louise Richaud est venue officiellement enrichir la belle et longue liste de tous les Justes parmi les Nations ayant sauvé des juifs persécutés par la Shoah en France.
Article lié au Dossier 11371