Dossier n°11584 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Henri Joseph Dégremont

Année de nomination : 2009
Date de naissance : 07/04/1878
Date de décès : 19/02/1954
Profession : professeur de gym avant 1914, retraité

Marie Alice, Séraphine (Jacquot) Dégremont

Année de nomination : 2009
Date de naissance : 28/05/1893
Date de décès : 20/08/1965
Profession : retraitée
    Localisation Ville : Les Coudreaux (77500)
    Département : Seine-et-Marne
    Région : Ile-de-France

    L'histoire

    Joseph Goldsztajn, né en Pologne, arrive à Paris en 1936 et exerce son métier de boucher rue Bisson, dans le 20e arrondissement. Sa femme Liba, et son fils Henri, né en 1931, restés à Serock en Pologne, viennent le rejoindre en 1938. La famille s’agrandît d’une petite Hélène, née à Paris en 1940. Joseph s’installe à son compte, au 46, rue Julien Lacroix, dans le 20e arrondissement, et la famille habite dans l’immeuble attenant à la boucherie.

    A la déclaration de guerre, Joseph Goldsztajn souscrit un engagement volontaire dans l’armée française pour la durée de la guerre, à l’instar de nombreux juifs vivant en France de 52 nationalités différentes. Joseph est incorporé au camp d’instruction de Septfonds le 10 mai 1940 et sera démobilisé à Caussade le 31 août 1940. Il est ensuite envoyé dans un camp de travail à Marseille dont il sera libéré sur présentation d’un certificat de travail fourni par des amis.

    La nuit de la rafle du Vel d’hiv, en juillet 1942, Joseph Goldsztajn se cache dans Paris. Liba et ses deux enfants restent à leur domicilie. Alors que la Gestapo arrête toutes les familles juives de l’immeuble, Liba ne répond pas aux coups donnés sur la porte par la police et ils eurent ainsi la vie sauve.

    Joseph et Liba décident alors de trouver une famille d’accueil pour leurs deux enfants âgés de 11 ans et 2 ans. Ils les amènent à Villepinte chez Mr et Mme Bruno une famille catholique. Hélène sera baptisée et restera chez les Bruno jusqu’à la Libération. Henri n’y restera que quelques semaines.

    Joseph et Liba, munis de faux papiers, viennent alors chercher Henri et s’enfuient avec lui en zone sud. Ils trouvent refuge à Pierre-en-Bresse, en Saône-et-Loire, et vont y rester près de deux ans. Les rafles en zone sud se multiplient et les Goldsztajn décident de rentrer vers Paris. Ils entendent alors parler des Coudreaux, à 20 kilomètres de Paris, où plusieurs familles juives seraient cachées. Ils s’y rendent.

    Henri et Marie Dégremont, acceptent de les recevoir bien qu’ils donnent déjà asile à plusieurs autres juifs. Henri Degrémont, professeur de gymnastique à la retraite, était très bricoleur pour le plus grand bonheur d’Henri et d’Hélène. Le couple n’avait pas d’enfants. Tous les juifs cachés chez les Degrémont seront saufs.
    Selon la formule employée par Henri et Marie Dégremont pour appeler leur chien, les réfugiés cachés dans le grenier de la maison savaient s’ils pouvaient sortir de leur cachette, s’ils devaient se tenir coi ou s’ils devaient courir « se planquer » dans le bois voisin.

    La famille Goldsztajn restera cachée jusqu’à la Libération. Les liens entre les deux familles sont tissés et après la guerre, les Dégremont garderont la petite Hélène, pendant un an. Hélène continue à les nommer « Tonton » et « Tata » lorsqu’elle évoque ces moments heureux partagés avec eux.

    Le 3 Mai 2009,  Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Monsieur Dégremont Henri et son épouse Marie le titre de Juste parmi les Nations.

    Cérémonie

    Articles annexes