Les Justes
Madeleine (Delas) Bady
Année de nomination : 2011Date de naissance : 06/09/1898
Date de décès : 27/02/1982
Profession : Industrielle, Mère de 2 enfants
Département : Drôme
Région : Auvergne-Rhône-Alpes
Personnes sauvées
Cérémonies
L'histoire
A la déclaration de guerre, Madeleine BADY née DELAS, était, depuis peu, veuve de Jean BADY, industriel en chaussures. .Courageusement elle avait pris la direction de l’entreprise familiale et élevait seule ses deux enfants, Jean (13 ans) et Madeleine (5 ans). Elle habitait au 63 bd Gambetta à Grenoble, une propriété de famille qui plus tard fut réquisitionnée par les allemands pour y loger la kommandantur.
En juillet 1942, quand commencèrent les premières rafles exercées contre les juifs étrangers, à la demande de l’Abbé Michel LENOMON (vicaire de Notre Dame de Lourdes, fervent chrétien, persuadé de la perversité du nazisme et résistant de la première heure), Madeleine BADY accepta de cacher chez elle Erich LOEWE , son épouse et sa fille ; Poussé à fuir son pays natal sous la force des évènements, cet avocat au barreau de Berlin, s’était réfugié en France en 1933.. C’est à son domicile de Neuilly sur Seine, qu’était née sa fille Marguerite. Puis à l’invasion allemande, il s’était replié en zone libre à Bourg de Péage où il avait loué un appartement dont la propriétaire, sensible à la propagande nazie, l’avait menacé de dénonciation Avant que ce sinistre projet soit mis à exécution – et il le fut – Madeleine BADY, en toute connaissance du danger, avait ouvert sa porte.
Le temps de trouver un abri sûr, les LOEWE quittèrent le boulevard Gambetta deux mois après leur arrivée, mais conservèrent des relations étroites avec leur amie qui ne ménagea ni son temps, ni sa peine, ni même son aide financière. Elle assura avec sa voiture les déplacements clandestins, fit soigner Marguerite à Villars-de-Lans et mit à l’abri chez elle les quelques biens que les fugitifs avaient pu soustraire au pillage de leur appartement de Neuilly.
Erich LOEWE écrivait après la guerre : « Quand beaucoup de gens croyaient encore à une victoire, allemande, Madame BADY nous confiait que contrainte et forcée, elle faisait exécuter dans son usine les commandes exigées par les allemands, pour préserver les moyens de subsistance de ses salariés. Mais elle se proclamait gaulliste et souhaitait ardemment la défaite du Reich. »
Quand Madeleine BADY s’éteignit le 27 février 1982, un journal romanais publia la nécrologie suivante :
«Avec elle disparait une grande chrétienne à la foi rayonnante. Mme Jean BADY laisse le souvenir d’une personne à l’écoute des autres, jamais insensible aux difficultés de son prochain. Elle animait efficacement des activités philanthropiques avec tact et discrétion. D’une noblesse d’esprit qui forçait l’admiration, cette dame de grande allure, laissera un vide considérable dans notre ville de Romans. »
Le 8 Novembre 2011, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Madame Madeleine BADY, le titre de Juste parmi les Nations.
Documents annexes
Article de presse-Romans | |
Article de presse – L’Impartial | |
Invitation cérémonie Bady |