Dossier n°12859a - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Francine (Jegou) Girot

Année de nomination : 2014
Date de naissance : 29/03/1898
Date de décès : 09/03/1977
Profession : Sans profession
    Localisation Ville : Rostrenen (22110)
    Département :
    Région : Bretagne

    L'histoire

    Israël Lejzer Rozenbaum né en 1901 et Chaja Ruchla née Koplewicz en 1903 sont tous deux originaires de Varsovie et arrivent en France avec leurs deux garçons Abe né en 1926 et Moshé en 1927 fuyant l’antisémitisme qui régnait en Pologne. Le prétexte est l’Exposition Universelle de 1931 qui se tenait à Paris. Une sœur de Chaja Ruchla a hébergé les membres de la famille à Paris dans le 3ème arrondissement. En 1936, la famille s’installe rue de Thorigny à Paris 3ème. Le père est tailleur et en 1939 il s’engage dans la légion étrangère pour la durée de la guerre mais il n’est pas mobilisé.

    Des jumelles, Fryda (appelée Françoise)  et Liliane naissent en mars 1940. Le 14 mai 1941, Israël Lejzer Rozenbaum reçoit une convocation et est interné dans le camp de Pithiviers d’où il est déporté pour Auschwitz le 17 juillet 1942 par le convoi N° 6.

    Dans la cour de l’immeuble rue de Thorigny à Paris demeurait un couple, Césarine et Julien Rosemberg. La jeune femme était d’origine bretonne et lui d’origine juive polonaise. La situation se dégradant rapidement pour les Juifs de Paris, le jeune couple part vivre en Bretagne chez les parents de Césarine et Julien tient une petite chapellerie à Rostrenen. Julien est dénoncé, déporté par le convoi N° 47 le 11 février 1943 et gazé à Auschwitz.

    Césarine retourne à Paris pour régler des affaires personnelles au cours de l’année 1943 et trouve les jumelles Françoise et Liliane chez la concierge qui explique la situation. La famille est alors compIètement dispersée, la maman et les frères cachés ailleurs. Immédiatement Césarine emmène les fillettes par le train à Rostrenen courant le risque d’être contrôlée et arrêtée. Arrivée à Rostrenen, elle ne peut loger les deux fillettes chez elle car elle héberge d’autres enfants, dont ses deux neveux Paul Thomas et Michel Lamour. Les fillettes sont donc cachées séparément afin de ne pas attirer l’attention.

    Liliane est placée chez Francine Girot qui demeure en face de chez Césarine et dont le mari aussi avait été déporté et gazé, ce qui créait un lien de confiance entre les deux femmes qui deviennent amies. Francine Girot connaissait la Directrice de l’école, Madame Le Goff et savait que tout serait fait afin de garder le secret. Les fillettes sont connues sous le nom « Les Roses » à l’école. Elles appelaient Césarine Rosemberg « Maman » Suzanne. Les deux femmes créent un réseau de solidarité autour d’elles et veillent à ce que personne ne change les habitudes des fillettes et qu’elles soient intégrées dans la population.

    A la fin de la guerre, Abe, le frère aîné, vient chercher ses sœurs pour les ramener à Paris. Chaja Ruchla se retrouve seule à élever ses quatre enfants.

    En 2012, Liliane trouve la trace des personnes qui l’avait cachée ainsi que sa sœur jumelle en Bretagne. Elle ne possède que le prénom de la nourrice et le souvenir du prénom d’un homme qui s’appelait Théo et qui était couvreur. Très rapidement elle reçoit une réponse d’un neveu, Paul Thomas qui lui envoie des photos de la période de la guerre. En 2013, Liliane et sa famille revisitent les endroits et les personnes qui l’avaient connue et protégée à cette époque.

    Le 19 Août 2014, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Madame Francine Girot, le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Invitation cérémonieInvitation cérémonie

    Articles annexes