Au cours de l’année 1942, l’économe des Hospices de Blois et du Loir et Cher, Pierre Allart, fit une visite de routine à l’orphelinat dépendant de l’hôpital de Blois. Sa femme Blanche l’accompagnait. Le sourire charmeur d’une minuscule fillette de 3 ans à peine, nouvelle venue, capta l’attention de Blanche. Le personnel lui révéla que la petite, Léa Goldberg, avait été placée par le chef du camp d’internement de La Motte Beuvron, bien résolu à tenter de la protéger des dangers menaçant les Juifs. Le couple Allart décida aussitôt de prendre lui-même en charge la petite Léa, dénommée dès lors et pendant plusieurs années Lisette Allart. Devenus pour elle Papa Pierre et Maman Blanchette, les Allart vivaient avec leur fils Claude, 17 ans, entourés de domestiques pour l’entretien de leurs fermes, forêts et terrains de chasse. « Ont commencé pour moi de très belles années », a écrit Léa dans son témoignage, « j’ai été la petite fille gâtée et choyée. J’entends encore mon « grand frère Claude » dire : si on prend Lisette, on nous prendra avec… ». Elle se souvient d’insinuations menaçantes proférées « par des voisins disant d’un air hypocrite à Madame Allart : Elle vous ressemble votre petite fille ! ». Commerçant à Trouville, le père de Léa, Isaac Goldberg, fut déporté et exterminé à Auschwitz. Blanche Allart réussit à créer un contact avec Madame Goldberg, ainsi qu’avec la sœur et le frère aînés de Léa, chacun dans une cache différente. Elle s’efforça de leur rendre visite et leur envoya lettres et colis. La séparation fut éprouvante pour les sauveurs, et tout particulièrement pour la petite Léa, passant de l’opulence de la famille Allart au dénuement sévère des rescapés de sa propre famille.

Le 11 novembre 1998, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Pierre et Blanche Allart le titre de Juste parmi les Nations.

Le témoignage

Léa Goldberg, épouse Attali, née le 12 octobre 1939, se retrouve en 1941 ou 1942 au camp de  » La Motte-Beuvron  » avec sa mère. Raymond Stellin, chef de ce camp, essayait d’améliorer leur sort ; il fit donc transférer Léa à l’hôpital de Blois dont l’économe était Pierre Allart, son ami. En visite à l’orphelinat, Pierre Allart et sa femme, craignant un danger pour l’enfant, décident de la prendre chez eux, sous le nom de  » Lisette Allart « . Monsieur et Madame Allart gardaient le contact avec le frère et la soeur de Léa, ainsi qu’avec sa mère à qui ils rendaient des visites, remises de lettres et des paquets
Pierre et Blanche Allart et leur fils ont transformé cette période noire, en une période douce pour la petite Léa, en la gâtant et en la choyant comme leur propre fille.
A la Libération, les Allart rendirent Léa à sa mère, les deux familles sont restées en contact, jusqu’au mariage de Léa et son départ en Israël.


Blanche ALLART avec un témoin

Blanche ALLART

Blanche ALLART

Blanche et Pierre ALLART avec Léa Goldberg

Léa Goldberg en 1999

Documents annexes

Aucun document