Hommage aux Justes de Soissons

Dossier n°

12315A

Hommage aux Justes de Soissons

Du 19/07/2014

 

 

 

 

 

 

Lise Gal-El (à g.), en 2013 lors de la remise de la médaille des Justes, à la famille de Soissonnais qui a veillé sur elle.
SOISSONS . Une cérémonie rend hommage ce dimanche aux Déportés et aux « Justes ». Durant l’Occupation, ces Soissonnais ont permis à des familles juives d’éviter les persécutions.

Durant l’Occupation, Jeanne Jauquet est assistante sociale. Résistante, elle procure de faux papiers à de nombreux fugitifs. Le docteur Gabriel Fried, un Juif hongrois, travaille alors à l’hôpital de Soissons, où il loge avec sa femme et ses deux enfants. Sachant qu’il est en danger, Jeanne Jauquet lui fournit un faux certificat de baptême et une fausse carte d’identité. Le 9 octobre 1942, le médecin peut s’enfuir, avant l’arrivée des gendarmes français, qui venaient l’arrêter. Jeanne Jauquet l’envoie à Paris chez Henri et Marie-Thérèse Sérennes, où il trouve asile jusqu’en avril 1943, avant de s’enfuir à nouveau. C’est encore Jeanne Jauquet qui lui vient en aide et lui trouve un abri à Crugny dans la Marne. Le 25 mars 1979, Yad Vashem a décerné à Jeanne Jauquet le titre de Juste parmi les Nations.

Henri Cholet, ouvrier d’usine, et sa femme Jeanne, ont recueilli et sauvé une collégienne juive, Marie-Claude Cahen, 13 ans. Le 4 janvier 1944, les parents de celle-ci, commerçants et employeurs de Jeanne Cholet sont arrêtés, puis déportés, alors que Marie-Claude est sur le chemin de l’école. Des voisins la conduisent en camionnette, dissimulée derrière des sacs de charbon, à Crécy-au-Mont, chez Eugène Bouchard, un instituteur ami des Cahen.

Devant les réactions du voisinage, il doit, au bout de deux semaines, ramener Marie-Claude chez les Cholet. Mais à Soissons, les Allemands la recherchent toujours. Le couple Cholet la conduit à Chamonix, en se procurant une fausse carte d’identité pour Marie-Claude, en la déguisant, puis en l’emmenant en train. Le 31 mai 1994, Henri et Jeanne Cholet ont reçu le titre de Juste des Nations.

  Le 4 janvier 1944, alors que Marie-Claude Cahen, après le déjeuner, quitte la maison et retourne à l’école, des agents de la Gestapo arrêtent ses parents. Au matin, le voisin l’accompagne chez les Bouchard, à Crécy-au-Mont. La fillette passa deux semaines chez eux. Le 31 mai 1994, Eugène et Marguerite Bouchard obtiennent le titre de Juste des Nations à titre posthume.

Les parents Bich sont des amis très proches de Gabrielle et Alphonse Lacoudre qui possèdent une résidence secondaire à la Ferté-Milon. Alphonse est négociant en bois. Le 21 juillet 1942, Monsieur et Madame Bich sont arrêtés. Leur fils aîné, Victor, âgé de 15 ans, conduit sa petite sœur née en février 1941 par le train chez les Lacoudre à Paris. Les Lacoudre envoient aussitôt Victor chez les Frères Dominicains dans l’Isère. Le couple n’ayant pas d’enfants, la petite Viviane reste cachée chez eux jusqu’à la fin de la guerre, gâtée, choyée par ses sauveteurs. Le 15 novembre 2009, ils reçurent le titre de Juste parmi les Nations.

Le 16 juillet 1942, une commerçante de la rue des Cordeliers, de confession juive, confie sa fille Lise Gal-El, 6 ans, à une famille soissonnaise. Le lendemain, elle sera arrêtée et ne reviendra jamais. L’enfant est recueillie au domicile de sa nourrice Annunciata Laplace, et son mari Robert. Avec leur mère Giovanna, ils veilleront sur elle, au péril de leur vie et de celle de leurs proches, jusqu’au retour du papa, parti combattre au côté des Alliés. Ils reçurent tous les trois le titre de Justes en avril 2013.

Julien Assailly