Dossier n°13415 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Blanche (Lavalade) Robène

Année de nomination : 2017
Date de naissance : 08/08/1894
Date de décès : 25/05/1966
Profession : contremaitresse

Lucien Robène

Année de nomination : 2017
Date de naissance : 14/12/1906
Date de décès : 23/07/1978
Profession : Chaudronnier
    Localisation Ville : Pechbonnieu (31140)
    Département : Haute-Garonne
    Région : Occitanie

    L'histoire

    Blanche Lavalade est née en 1894 à Lormont dans la Gironde. Elle a épousé Lucien Robène en 1928. Le couple a deux filles, Lucette et Marguerite. Militante avant-guerre dans des partis de gauche, Blanche était une ardente républicaine et, dès 1941, elle n’hésita pas à cacher dans sa ferme de Pechbonnieu des personnes recherchées, des Résistants, des réfractaires au S.T.O. et des parachutistes anglais. Certains restaient pour quelques jours, certains plusieurs mois. Jusqu’à la Libération, ce sont entre 6 et 12 personnes qui partagent le quotidien de cette famille.

    Elle cacha aussi et sauva de nombreux Juifs en fuite et en détresse. Près de 70 personnes au total furent ainsi cachées et sauvées par cette femme remarquable. Des enfants juifs leur étaient adressés par la Résistance. Des témoignages ont été établis par le Dr Emeric Epstein, Tihamer Weinmann, Clara Malraux et Edgar Morin.

    Edgar Morin a écrit : « Le réseau s’appliquait à sauver des enfants juifs de la déportation. On en plaçait quelques-uns momentanément chez Madame Robène». Clara Malraux et sa fille Florence ont également fait un séjour à Pechbonnieu, dans la maison des Robène : «Tant d’êtres humains, écrira-t-elle, lui ont dû de survivre».

    Blanche et Lucien ont divorcé après la guerre et aucun des deux n’a demandé quelque reconnaissance que ce soit après la Libération. Ils avaient juste le sentiment d’avoir fait ce qu’ils devaient faire. Pourtant, les personnes auxquelles Blanche a procuré un hébergement clandestin, et parfois sauvé la vie, se comptent par dizaines et, sans les témoignages écrits et publiés par Clara Malraux mais aussi Edgar Morin, aucune preuve n’aurait subsisté de leur héroïsme.

    Blanche est décédée à Moissac le 25 mai 1966, dans l’humilité et la discrétion comme elle avait vécu. Une cérémonie d’hommage a été rendue le 16 mai 2018 à Pechbonnieu en l’honneur de Blanche et Lucien Robène en appopsant une plaque commémorative au 11, route de Saint-Loup, son ancien domicile.

    Le 26 Avril 2017, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Monsieur Lucien Robène et à son épouse Madame Blanche Robène.

    Documents annexes

    Pechbonnieu 1940 – 1944
    Invitation cérémonieInvitation cérémonie
    La chambre de derrière

    Articles annexes