Dossier n°12773A - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Gérard Persillon

Année de nomination : 2014
Date de naissance : 30/03/1920
Date de décès : 17/11/2018
Profession : Commissaire de police
    Localisation Ville : Limoux (11300)
    Département : Aude
    Région : Occitanie

    L'histoire

    Il s’agit de l’histoire d’une fille Juive, dont les parents sont originaires de Pologne. Une partie de cette famille disparait en Pologne, l’autre disparait en France ou est déportée vers les camps d’extermination. Très peu se retrouvent en vie après la Shoah.

    Moszek HAUSZWALB, le père de Perla, était le descendant de Kazimierz Dolny, d’une famille de chapeliers. Les deux frères ainés de Moszek, Henri et Maurice sont arrivés en France après la première Guerre mondiale et ont démarré une entreprise de confection de chapeaux. Moszek épouse Mala Rywka Akselrad, fille d’un commerçant aisé de Varsovie. Le couple s’installe à Pulavi et a cinq enfants (trois filles et deux garçons), dont Perla est la plus jeune. La mère, Mala Rywka essaie de démarrer une petite boutique de chapeaux, les affaires ne marchent pas et en 1929, Moszek décide de rejoindre ses frères en France, en espérant faire venir rapidement sa femme et ses enfants restés en Pologne. Malheureusement, il tombe malade en France, rentre en Pologne où il décède en 1931.

    En janvier 1933, Mala Rywka et ses cinq enfants arrivent en France pour rejoindre les frères de Moszek à Paris. La fille ainée, Hélène et les deux garçons, travaillent dans l’atelier de chapeaux de leurs oncles au 30 rue Vieille du Temple (« Société France Chapeaux).

    Le jour de la rafle du Vel d’Hiv, Perla avait rendez-vous avec sa mère et sa sœur Bella devant la station de métro Hôtel de Ville. Ne les voyant pas venir, Perla rentre à la maison, trouve des scellés sur la porte, essaie d’obtenir les clés au Commissariat mais le Commissaire lui demande de partir vite. Finalement, elle va chez une tante, Fanny Akselrad, dont le mari était prisonnier de guerre en Allemagne.

    Après la Guerre, Perla avait appris que sa mère et sa sœur sont restées à Drancy et déportées le 24 juillet 1942. Elles ne reviendront pas.

    La tante Fanny organise le départ de Perla pour Espéraza près de Carcassonne en zone libre, où elle devait retrouvé son frère Shlomé et ses oncles. Elle part avec une famille qui voulait passer aussi en zone libre, se sépare de cette famille (qui voulait aller en zone d’occupation italienne) et arrive seule à Carcasonne.  Le départ avait été organisé par les Eclaireurs Israelites et Perla avait reçu une fausse carte d’identité au nom de Paulette Rivière. Elle avait 14 ans à l’époque.

    À Espéraza, elle retrouve son frère Shlomé, ses oncles Henri et Maurice et la femme de ce dernier, Rosette. Après une tentative non réussie de prendre un bateau pour les Etats-Unis, Oncle Maurice va avec Perla au Collège de Limoux qui desservait toute la région, explique la situation à la Directrice, Germaine Rousset, qui accepte d’inscrire la fille pour l’année scolaire. Maurice paiera d’avance les frais d’internat pour l’année scolaire.

    Perla va passer quatre ans au Collège de Limoux. La Directrice était au début réservée à son égard, mais Perla s’est liée d’amitié avec les enfants de cette dernière. Elle a eu froid, elle a eu faim, mais elle s’était très bien intégrée.

    Après l’occupation de la zone libre, oncle Maurice est envoyé a Majdanek suite à une dénonciation. Oncle Henri avec la femme et les enfants de Maurice ainsi que Shlomé, le frère de Perla réussissent à passer en Suisse. Germaine ROUSSET va protéger Perla pendant toute cette période. Grace à son intervention, Perla obtiendra des faux papiers d’identité, émis par un jeune Commissaire de Police (encore en vie), Gérard PERSILLON. Ce Commissaire était affecté à l’époque à Limoux, et faisait partie aussi de la Résistance. Il passe en Espagne au printemps 1944 pour aller en Afrique du Nord où il rejoindra les forces de la France Libre.

    Sans la vraie-fausse carte d’identité au nom de Perla AUSWALD, délivrée en toute connaissance de cause par le Commissaire Persillon, Germaine Rousset n’aurais pas eu la possibilité d’héberger Perla dans son Collège.

    En 1944, comme personne ne payait les frais d’internat de Perla, Germaine ROUSSET s’est arrangée pour qu’une famille de la région l’embauche au pair pendant les vacances scolaires comme perceptrice des enfants. Par la suite, Perla sera nommée surveillante au pair à l’école.

    Perla s’est mariée, a aujourd’hui des enfants et des petits-enfants. Elle est revenue en 1998 à Limoux où elle a rencontré des amis et des amies avec lesquels elle avait partagé les années au Collège.

    Le 4 mars 2014 , Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Gérard Persillon le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Article de presse - La depeche du midi du 10/07/14Article de presse – La dépêche du midi du 10/07/14
    Discours du maireDiscours du maire
    Invitation cérémonie PersillonInvitation cérémonie Persillon

    Articles annexes




    Mis à jour il y a 3 mois.